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La CBTI a publié son rapport annuel pour l’exercice 2023. Celui-ci peut être téléchargé ci-dessous.

La CBTI a renouvelé cette année son partenariat avec la maison d’édition Die Keure/La Charte et vous propose à nouveau un accès à la version en ligne du dictionnaire juridique J. Moors NL<>FR pour un montant annuel forfaitaire de 50 euros au lieu de 115 euros. La version papier est, quant à elle, disponible au prix de 162 euros au lieu de 195 euros.

Cette formule vous permet notamment de bénéficier en toutes circonstances des dernières mises à jour du dictionnaire et d’accéder au dictionnaire depuis n’importe quel ordinateur (tout en contribuant au respect de l’environnement).

Édité pour la première fois en 1953, le dictionnaire juridique néerlandais-français de Joseph Moors en est aujourd’hui à sa 7e édition. Il fait figure d’ouvrage de référence incontesté dans le secteur de la traduction juridique. Riche de plusieurs dizaines de milliers de termes, il permet à tout linguiste de trouver rapidement et en toute convivialité le terme recherché dans ce langage de spécialité. Il constitue à ce titre un élément incontournable de la palette d’outils du traducteur juridique moderne. À n’en pas douter, un atout dont les membres de la CBTI auront à cœur de profiter.

Info : https://www.juridischwoordenboekmoors.be/fr/method

Si vous êtes intéressé par cette formule, veuillez suivre la procédure suivante :

  1. Versez la somme de 50 euros/162 euros sur le compte bancaire de la CBTI : BE32 3100 4638 6702, communication : MOORS 2024 – prénom & nom
  2. Envoyez un email à l’adresse pour obtenir vos codes d’accès personnels ou les informations de livraison.

Le Réseau franco-allemand se réunit tous les ans fin octobre, à tour de rôle dans les différents pays impliqués: Allemagne, Autriche, Belgique, France, Suisse. En 2023, la réunion a eu lieu à Bruxelles.

Plus d’infos dans le rapport ci-dessous.

La Charte de bonnes pratiques et de collégialité a vu le jour suite aux multiples challenges auxquelles les interprètes se sont vus confronter pendant et après la pandémie. Il s’agit d’un document qui permet aux interprètes de conférence de continuer à offrir des services d’interprétation professionnels de haute qualité. Le document aidera aussi les nouveaux arrivants sur le marché belge de l’interprétation à trouver leur voie.

La dernière version de la Charte de bonnes pratiques et de collégialité comporte une petite modification (page 3 – modalités pratiques) afin de l’aligner au vade-mecum pour les marchés publics ainsi qu’aux recommandations internationales.

Nous vous invitons à appliquer au maximum les recommandations reprises dans ce document, et de faire connaître ces bonnes pratiques au plus grand nombre.

Monsieur le Ministre,

LinguaJuris, la commission représentant les traducteurs et interprètes jurés de la Chambre belge des traducteurs et interprètes, a récemment pris connaissance de l’appel d’offres lancé par le SPF Justice pour la traduction de documents (marché public 2023/COP/4153 relatif à la traduction écrite, jurée ou non, de documents de nature diverse pour le compte du SPF Justice).

Notre commission et ses membres constatent avec inquiétude que ce marché public porte également sur les traductions jurées, et cela soulève d’innombrables questions.

Nous souhaitons rappeler ici que depuis la loi du 10 avril 2014 modifiant diverses dispositions en vue d’établir un registre national des experts judiciaires et établissant un registre national des traducteurs, interprètes et traducteurs-interprètes jurés, et selon la législation en vigueur actuellement, « seules les personnes […] inscrites au registre national des experts judiciaires et des traducteurs, interprètes et traducteurs-interprètes jurés sont autorisées […] à porter le titre de traducteur, interprète ou traducteur-interprète juré et habilitées à effectuer des travaux de traduction ou d’interprétation qui leur sont confiés en vertu de la loi » (art. 555/6 du Code judiciaire).

En faisant aussi appel à un intermédiaire, nous craignons que le respect de cette obligation ne soit plus garanti et que les traductions jurées proprement dites soient effectuées par des personnes non jurées dont le travail sera signé par une personne qui n’aura pas accompli la mission en question en personne.

Cela n’est pas conforme à l’esprit de la loi ni au code de déontologie (arrêté royal du 18 avril 2017), qui spécifie en son article 2 que « les dispositions du présent code visent à protéger les parties dans les missions de traduction ou d’interprétation qui sont confiées aux traducteurs, interprètes et traducteurs-interprètes jurés en vertu de la loi, à préserver la dignité et l’intégrité de la profession et à garantir la qualité des services fournis par les traducteurs, les interprètes et les traducteurs-interprètes jurés ».

Nous estimons ainsi qu’une traduction jurée doit obligatoirement être effectuée par un traducteur juré inscrit au récent registre national des traducteurs et interprètes jurés. Le recours à des personnes non inscrites au registre national, tel que visé à l’article 555/15 du Code judiciaire, n’est possible que dans des conditions bien précisées, et ces conditions doivent être motivées.   Nous déplorons également le fait que cet appel d’offres aille à contre-courant des efforts déployés par les traducteurs et interprètes jurés et de la politique menée par le SPF Justice ces dernières années. En effet, ce dernier ne cesse d’accroître ses exigences à l’égard des TIJ (obtention d’un certificat en connaissances juridiques, formation continue obligatoire, etc.) afin d’assurer le niveau de qualité requis. La mise en œuvre d’un intermédiaire susceptible de privilégier des caractéristiques d’ordre économique pourrait mettre à mal cette recherche de la qualité et avoir pour conséquence de voir le registre national déserté par les traducteurs jurés.

Sur le plan du contenu de l’appel d’offres, nous ne pouvons pas non plus souscrire au mode de tarification des traductions imposé, lequel prévoit que d’éventuels textes déjà traduits ou répétés ne seront pas rémunérés. Cela va à l’encontre de l’exigence de qualité appliquée aux traductions jurées, car une telle disposition implique que des textes déjà traduits seront réutilisés sans relecture ni vérification, et sans adaptation au contexte. Nous nous opposons totalement à cette pratique, d’autant plus en ce qui concerne les traductions jurées, dont une personne physique porte la responsabilité.

À cet égard, nous nous référons au vadémécum des marchés publics pour la traduction, document de référence pour bon nombre de services publics, qui spécifie que la mise en œuvre d’outils d’aide à la traduction ne dispense pas de réviser les textes traduits, a fortiori dans le cas de traductions jurées. Nous vous transmettons ledit vadémécum en annexe.

Pour ces raisons et d’autres encore que nous aimerions vous détailler lors d’une réunion à ce sujet, LinguaJuris vous demande formellement de suspendre cet appel d’offres ou, du moins, d’en exclure les traductions jurées.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma très haute considération.

Francis Auquier – Président de la commission sectorielle LinguaJuris
Max De Brouwer – Président de la CBTI

Le 13 octobre 2023, le groupe de travail sur l’intelligence artificielle de la CBTI a organisé, à l’attention des membres et non-membres de notre organisation professionnelle, une après-midi intitulée « L’intelligence artificielle en traduction et en interprétation ».

Une soixantaine de participants ont répondu à l’invitation. La conclusion en filigrane de tous les exposés tient en quelques mots : les changements sont indubitables pour le secteur de la traduction comme de l’interprétation et nous n’avons d’autre choix que de nous y adapter ! Fort heureusement, les avancées technologiques ne sont pas encore prêtes à remplacer l’humain, bien au contraire.

Ana Lioara Firea, interprète au Copa-Cogeca, a ouvert la conférence en dressant tout d’abord une rétrospective historique de l’IA en matière d’interprétation pour ensuite aborder les outils CAI (Computer Assisted Interpretation tools). Ces outils offrent notamment une aide à l’interprète en matière de noms propres, de chiffres, de termes spécialisés et d’acronymes. Les systèmes ASR (Automatic Speech Recognition) ont également été passés en revue à la lumière de différents critères. Si ces outils sont effectivement créés par des interprètes, pour des interprètes, la question de leur mise au point avec des interprètes mérite d’être posée. Certains dispositifs ont été passés brièvement en revue (Kudo, Smarterp, Interpretbank). Au regard des connaissances engrangées, il s’avère que ces technologies, certes prometteuses, requerront une formation des interprètes à la maîtrise de ces outils, l’assurance d’un temps de latence minimum, une précision et une ergonomie adéquates et la participation d’un large échantillon d’intervenants quant à leur utilisation (étudiants, interprètes chevronnés), sans oublier le recours à un nombre accru de langues et à des accents de natifs comme de non natifs.

Silvia Mandrioli, traductrice freelance, bêta-testeuse pour Cotranslator.ai et Custom.MT, annotatrice pour Google BARD, a ensuite pris le relais pour aborder la question sous l’angle plus spécifique de la traduction. Elle a d’abord examiné les différences entre Google Translate et ChatGPT sur le plan historique et enchaîné avec leurs avantages et leurs inconvénients respectifs. Elle a également brossé un tableau des logiciels (CoTranslator AI, Lokalise, GabyT) et des plugins disponibles pour utiliser l’IA en traduction (SDL Trados plugins : Open AI translator, Custom MT). Plusieurs exemples concrets ont été présentés quant à l’utilisation de ChatGPT en traduction et en révision. En conclusion, ces outils sont encore en phase de développement et doivent être davantage optimisés. Silvia a d’autre part soulevé des questions quant à la rémunération (horaire ou par mot). Elle a abordé les spécificités des traducteurs, réviseurs et annotateurs et a brièvement examiné la traduction jurée et ChatGPT.

Alba Carvajval (interprète) et Jeroen Steel (traducteur) ont directement embrayé sur un compte-rendu de la conférence ATA « Empowering professionals to innovate and strive » à laquelle ils ont tous les deux assisté. Alba a d’abord souligné le fait que les applications pour l’interprétation traitées lors de cette conférence étaient moins nombreuses par comparaison à la traduction. Les enseignements tirés de sa participation concernent la nécessité impérieuse de s’adapter aux changements, l’importance de se différencier et de développer des compétences en marketing par la même occasion. L’hyperspécialisation et l’indéniable composante IT constituent également des développements qui se profilent à l’horizon avec sans doute moins de postes disponibles en interprétation, mais de nouvelles fonctions nettement plus pointues. La sous-représentation des femmes dans le secteur de l’IA a également interpellé Alba, qui a terminé son allocution par une mini démonstration du système Notion sur la création de glossaires, de résumés et de définitions.

Jeroen Steel a abordé, en introduction, les changements que l’IA va induire dans le secteur de la traduction en décrivant les trois phases de l’évolution de la traduction automatique, à savoir de la TA à base de règles, vers la TA statistique et enfin la TA neuronale. Dans le nouveau marché, certaines commandes seront du pain béni pour les machines, d’autres s’apparenteront à de la post-édition de traductions automatiques. Certaines missions seront confiées à des traducteurs dotés de compétences sociales ou à des spécialistes. Jeroen s’est ensuite attelé à définir les atouts de la traduction humaine face aux performances des machines : offrir une valeur ajoutée, sensibiliser le client, développer une approche marketing. Il a évoqué ensuite les perspectives des nouvelles professions, notamment en matière de post-édition (légère ou complète). Il a détaillé les processus et mis en évidence les pièges pour conclure sur la rivalité ou la symbiose des outils de traduction automatique et de mémoire de traduction.

Rita Roggen, traductrice-interprète membre de la Commission LinguaJuris de la CBTI, a clôturé la salve de présentations par un exposé sur la confidentialité en matière d’intelligence artificielle. Après s’être attardée sur la définition de l’IA, Rita a mis en avant la compétence culturelle et émotionnelle de l’humain qui peut détecter les traits d’humour ou l’ironie, à la différence de la machine, ainsi que sa capacité à se corriger en cas d’erreur. En fil rouge de son exposé, la thématique de la confidentialité, avec la nécessité impérative de garantir la protection maximale des données, d’anticiper les dangers quant à leur stockage et à leur utilisation. Elle a terminé en abordant nos obligations déontologiques et le respect du RGPD. Elle a effleuré le travail préparatoire de l’UE quant à une loi sur l’IA (AI Act), sur laquelle la législation belge s’appuierait en vue de promouvoir une IA fiable et de garantir la sécurité.

En conclusion de ces échanges et débats très riches, Max De Brouwer, président de la CBTI, a pris la parole pour présenter les chantiers entamés par la CBTI, dont le projet de conventionnement, la réunion avec une quinzaine de présidents d’associations professionnelles qui a débouché sur la création de groupes de travail consacrés à l’IA, sous la houlette de la FIT.

Il a chaleureusement invité les participants qui le souhaitaient à rejoindre le groupe de travail et a émis le voeu que cette réunion soit la première d’une longue série.

Si vous désirez apporter votre soutien au GT IA, n’hésitez pas à vous manifester auprès du Secrétariat de la CBTI ().

L’Organisation internationale de normalisation (ISO) travaille sur plusieurs normes qui concernent notre profession. Ainsi, une nouvelle norme sur l’environnement de travail des interprètes de conférence (ISO 17651, sur les cabines fixes, les cabines mobiles et les hubs) est en cours d’élaboration, et la norme sur l’équipement des interprètes simultanés (ISO 20109 de 2016) est en cours de révision.

Au printemps de cette année, notre collègue Fernando Lasarte Prieto (AIIC) a cherché à prendre contact avec nous au sujet de la norme sur les hubs. C’est la raison directe pour laquelle nous avons pris contact avec le NBN et l’ISO. Fernando nous a présenté les procédures de l’ISO et nous a apporté une aide pratique pour le processus de ‘onboarding’, ce dont nous lui sommes très reconnaissants ! Nous espérons d’ailleurs que ce sera le début d’une coopération plus structurée avec l’AIIC.

Du 11 au 16 juin 2023, la réunion annuelle du Comité technique Langage et Terminologie (dans le jargon, l’ISO/TC37) s’est tenue à Bruxelles. Outre les interprètes professionnels, des entreprises et des institutions internationales étaient représentées. En tant qu’experte ISO pour la CBTI, Nadine Slootmans fait partie des groupes de travail 2 et 3 du sous-comité 5. Le sous-comité 5 traite de la traduction, de l’interprétation et des technologies connexes : le groupe de travail 2 concerne les interprètes, le groupe de travail 3 les installations et équipements pour les services d’interprétation.

L’ISO au travail

Nadine Slootmans : J’étais présente lors de la session d’introduction et de l’ouverture officielle. Celles-ci, comme les sessions de travail elles-mêmes, se sont déroulées dans les locaux des institutions européennes. Les sessions de travail pouvaient également être suivies en ligne. Avant le début des travaux sur la norme relative aux hubs, la CBTI a envoyé une déclaration pour attirer l’attention, entre autres, sur le fait que l’interprétation en ligne implique une charge cognitive élevée et que, par conséquent, les exigences de qualité les plus élevées doivent être imposées à l’environnement de travail. Tout au long de la semaine ISO, j’ai essayé d’assister à autant de sessions que possible du groupe de travail 3, bien que mon rôle ait été largement limité à celui d’observateur. La pléthore de documents et de sessions était assez impressionnante, et j’ai principalement utilisé le temps pour me familiariser avec le travail. J’ai beaucoup appris sur le contenu des normes ainsi que sur le fonctionnement de l’ISO et du NBN.

Au cours de la dernière session, un certain nombre de résolutions ont été approuvées, permettant à certaines normes de passer à l’étape suivante de leur développement. La norme sur l’interprétation simultanée à partir des hubs allait être retravaillée par un groupe de travail plus restreint. Le texte qui en est le résultat fera le sujet d’un examen plus approfondi, et la CBTI a jusqu’à la mi-octobre pour transmettre ses commentaires. Toute personne souhaitant en savoir plus ou apporter sa contribution peut toujours contacter le Forum des interprètes de conférence!

Dans le cadre de notre partenariat avec la société ABC Soft, qui distribue l’outil Antidote en Belgique, les membres de la CBTI peuvent bénéficier d’une promo exceptionnelle du 9 octobre au 30 novembre 2023 : la licence Antidote 11 perpétuelle au prix de 99 euros au lieu de 119 euros et l’abonnement annuel à Antidote+ Personnel au prix de 49 euros au lieu de 59 euros.

Antidote, c’est quoi ?

Il s’agit d’un logiciel de correction grammaticale et d’aide à la rédaction en français et en anglais qui réunit un correcteur, dix dictionnaires, dix guides linguistiques, un prisme de révision, un prisme d’inspection et plusieurs autres outils.

Comment commander ?

Il vous suffit d’envoyer un e-mail à l’adresse  en indiquant vos coordonnées ainsi que le code promo communiqué par le secrétariat.

Dans le courant du mois de juin et fin août 2023, le SPF Justice a rencontré les associations de traducteurs et interprètes jurés, dont la CBTI. La question de l’anonymisation des TIJ y a été abordée concrètement après quelques années de maturation, et un projet d’arrêté royal a été présenté aux associations.

En voici les grandes lignes :

Sur demande motivée, le procureur du Roi délivrera un numéro anonyme unique par personne et par dossier. L’octroi de ce numéro d’identification anonyme serait soumis aux critères suivants :

  • s’il existe un risque de danger grave pour l’intégrité physique ou psychologique du ou de la TIJ ;
  • si le ou la TIJ se sent menacé(e) au point de ne pas vouloir agir ;
  • s’il existe un risque de corruption.

Le SPF nous a demandé de recueillir des informations du terrain, expériences et cas concrets qui pourraient servir à affiner le texte de l’AR et à rédiger le rapport au Roi, indispensable pour justifier l’existence de l’AR.

Les contributions des TIJ membres de la CBTI nous ont permis d’attirer l’attention du SPF Justice sur divers éléments à prendre en compte dans la finalisation et la mise en œuvre de ce nouvel arrêté royal.

Par sa démarche, le SPF Justice montre qu’il tient compte des associations professionnelles et de leurs membres, et qu’il veut les associer activement aux développements qui les concernent. L’occasion pour nous de prouver que nous sommes des partenaires sur lesquels le SPF Justice peut compter et d’ainsi renforcer notre crédibilité dans nos demandes.

Envie de faire entendre votre voix sur les questions concernant les traducteurs et interprètes jurés ?

Envoyez-nous votre témoignage à .

LINGUAJURIS
Commission sectorielle des traducteurs et interprètes jurés (TIJ) de la CBTI
Pour toute information complémentaire : 

Revue d’information trimestrielle destinée tant aux membres qu’aux personnes abonnées, Le Linguiste contient des articles de fond axés sur le monde de la traduction, des nouvelles de l’étranger, des renseignements pratiques concernant les nouveaux dictionnaires et logiciels de traduction, l’informatique, Internet, etc. et donne des informations sur la vie et les activités de l’association.

Revue d’information trimestrielle destinée tant aux membres qu’aux personnes abonnées, Le Linguiste contient des articles de fond axés sur le monde de la traduction, des nouvelles de l’étranger, des renseignements pratiques concernant les nouveaux dictionnaires et logiciels de traduction, l’informatique, Internet, etc. et donne des informations sur la vie et les activités de l’association.

Il va sans dire que le pouvoir d’achat par jour travaillé dans les professions de la traduction et de l’interprétation s’est considérablement érodé au fil des années. Une association professionnelle étant avant tout un groupement d’intérêt, nous avons demandé fin 2019 à notre avocate, Karine Roobrouck, de réaliser une étude juridique afin de déterminer dans quelle mesure nous pouvons défendre les intérêts économiques de nos membres.

Si la situation est peut-être moins préoccupante dans le cas de relations commerciales directes avec un client final, la situation dans le secteur de la sous-traitance est beaucoup moins rose. Les prestataires de services linguistiques (LSP) se taillent la part du lion des marchés linguistiques. Depuis des décennies, la relation entre les freelances et ces intermédiaires est celle du pot de terre contre le pot de fer. La concurrence étant principalement basée sur les prix, les traducteurs et interprètes n’ont eu d’autre choix que d’accepter cette pression et la stagnation des tarifs qui en a résulté.

Depuis quelques années, cependant, le contexte commence à changer. D’abord, au niveau législatif. Depuis avril 2019, la loi interdisant l’abus de position économiquement dominante. La CJUE a rendu un arrêt caractérisant le faux travail indépendant, dont les interprètes de conférence cochent toutes les cases. Et en septembre 2022, les travailleurs indépendants sans salariés ont été retirés du champ d’application de l’article 101 du TFUE, qui interdit aux entreprises de s’engager dans des concertations qui pourraient avoir pour conséquence de restreindre la concurrence. En outre, l’inflation très élevée des deux dernières années a atteint un point de rupture, ce qui a conduit de nombreux collègues à demander des augmentations de salaire individuelles, mais a également fait prendre conscience à de nombreux LSP que la course au moins-disant n’était plus viable.

Si la situation est difficile pour les indépendants, elle l’est aussi pour les agences. Elles sont confrontées à l’incertitude juridique. Il ne leur est plus possible d’imposer des prix à leurs sous-traitants sans risquer d’être condamnées pour abus de position économique dominante. C’est un souci majeur pour elles lorsqu’elles remettent offre aux utilisateurs finaux, car elles ne peuvent plus connaître à l’avance leur prix de revient. Le marché, qui était déjà en grande difficulté, est devenu complètement instable et ne permet plus de planification à moyen terme.

Comme la loi européenne n’interdit plus aux indépendants sans salariés de négocier collectivement, la CBTI a décidé d’explorer cette piste, pour les interprètes dans un premier temps. Si ce projet réussit, nous envisagerons de faire de même pour les traducteurs. Nous avons donc invité les interprètes, tant membres que non-membres, à participer à une réunion sur Zoom le 28 juin pour discuter de l’opportunité de travailler ensemble. Cette séance de brainstorming a conclu qu’il était important que les interprètes fassent preuve de solidarité dans la défense de leurs intérêts collectifs, mais qu’un consensus général était nécessaire pour que cela soit efficace. Il restait à voir ce que les LSP diraient.

La CBTI a donc organisé une réunion avec les LSP le 3 juillet. Quatorze d’entre eux, dont les plus importants, ont répondu à notre appel, démontrant une prise de conscience de la nécessité d’une concertation entre les LSP et leurs sous-traitants. Une dizaine d’interprètes représentaient la CBTI, la FIU et l’AIIC. C’était sans doute la première fois qu’un aussi grand nombre de LSP se rencontraient pour parler des problèmes spécifiques à notre marché. Différents éléments sont ressortis de cette rencontre.

Nous avons parlé de la Charte des bonnes pratiques de l’interprétation et avons été surpris de constater que la plupart des agences d’interprétation en louent les avantages. Certaines d’entre elles l’utilisent avec leurs propres clients pour expliquer les conditions nécessaires à un travail de qualité. D’autres, qui ne la connaissaient pas encore, ont promis de l’utiliser et d’essayer de la respecter autant que possible. En définitive, la principale pierre d’achoppement à ce stade semble être la sensibilisation des interprètes à son existence et à son utilité. La CBTI fera tout son possible pour qu’il devienne le livre de chevet des professionnels que nous représentons.

Nous avons parlé de l’intelligence artificielle. Si elle s’impose depuis longtemps dans le domaine de la traduction, elle n’en est encore qu’à ses balbutiements dans le domaine de l’interprétation. Il faudra attendre longtemps avant que les algorithmes puissent déchiffrer le langage non verbal, les accents, les erreurs de syntaxe ou autres phrases incomplètes. Mais elle peut automatiser la gestion de projets pour les agences et sera bientôt le compagnon des interprètes en cabine, sous la forme d’un assistant électronique capable de reconnaître la parole. L’IA doit être considérée comme une opportunité. L’interprète ne sera pas remplacé par l’IA, mais par un interprète capable d’utiliser l’IA pour améliorer son travail.

En ce qui concerne la négociation collective, l’idée a été très bien accueillie par les prestataires de services linguistiques et les interprètes de tous bords. Toutefois, il faudra trouver une voie médiane qui laisse aux interprètes et aux agences la liberté d’adhérer. Une telle convention, semblable à celle qui existe pour les médecins, conventionnés ou non, ne devrait en aucun cas conduire à une détérioration de la situation actuelle pour les différentes langues de travail, mais au contraire chercher à réaliser un nivellement par le haut. Elle aurait l’avantage pour les interprètes conventionnés de ne pas avoir à négocier individuellement leurs conditions, pour les agences conventionnées d’éviter les risques juridiques et de connaître leur prix de revient avant de soumettre une offre, et pour tous de stabiliser un marché aujourd’hui totalement instable.

Si nous introduisons cette convention, nous serons pionniers en Belgique, il faudra donc procéder avec prudence et par étapes. Après les vacances d’été, nous organiserons une nouvelle grande réunion virtuelle des interprètes membres et non-membres pour discuter des pistes possibles. Sur la base des avis recueillis, nous rédigerons un « Livre vert » exposant les principes d’une éventuelle Convention. Ce Livre vert sera largement diffusé, tant auprès des interprètes que des agences d’interprétation, afin que chacune et chacun puisse faire part de ses commentaires. Sur cette base, un « Livre blanc » sera rédigé et soumis aux autorités belges de la concurrence, qui ont déjà accepté de nous conseiller au préalable. Nous intégrerons ensuite leurs commentaires dans notre projet avant d’ouvrir le premier cycle de négociations.

Ce qui semblait utopique hier est aujourd’hui un projet qui pourrait devenir réalité demain. Car point n’est besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer.

Max De Brouwer

Plusieurs changements sont intervenus au sein de la commission sectorielle des traducteurs et interprètes jurés de la CBTI depuis le début de l’année 2023, en particulier à la suite de l’organisation du cycle de formations consacré au métier de TIJ (trois formations, en février, mars et avril).

En concertation avec Doris Grollmann, présidente de la CBTI de 1997 à 2005 et responsable des TIJ jusqu’en 2020, et Rita Roggen, présidente de la CBTI de 2015 à 2017 et présidente du groupe de travail Certificat LingaJuris et Interact-J, il a ainsi été décidé de placer les formations pour les TIJ de la CBTI sous la bannière de LinguaJuris.

Pour une meilleure visibilité à l’intérieur et à l’extérieur de la CBTI, LinguaJuris devient même le nom officiel de la commission sectorielle des traducteurs et interprètes jurés.

Le trio à la tête de la CS TIJ depuis 2022 reste constitué de Rita Roggen, Gilles Plouvier et Francis Auquier, avec les attributions de fonction suivantes :

  • Francis Auquier, président
  • Rita Roggen, vice-présidente
  • Gilles Plouvier, secrétaire général

La CBTI est fière de relancer la marque LinguaJuris tout en conservant les mêmes buts qu’à l’origine : promouvoir les intérêts des traducteurs et interprètes jurés en Belgique et la qualité de leurs prestations.

Pour toute information complémentaire : 

L’Inclupédie, dictionnaire des synonymes inclusifs (ou inclunymes) est un tout nouvel outil linguistique qui sera lancé le 30 mai prochain et dont le but est de faciliter la rédaction de textes inclusifs, SANS POINTS MÉDIANS. Le principe est simple : vous saisissez un terme et l’Inclupédie vous propose un synonyme sans marqueur de genre (autrement dit, des termes épicènes/inclusifs).

Les entreprises, les services publics et les personnes privées cherchent de plus en plus à toucher un public aussi large que possible et recourent à cet effet à la langue inclusive. C’est une bonne nouvelle. Le défi consiste pour beaucoup à éviter le point médian qui cristallise souvent les critiques. C’est là que l’Inclupédie vous sera utile !

L’Inclupédie est le fruit du travail de Sophie Hennuy, traductrice, qui souhaite faire découvrir cet outil révolutionnaire en primeur à ses collègues. Toujours dans un souci d’inclusivité, la police utilisée simplifie la lecture pour les personnes dyslexiques et malvoyantes.

Une autre particularité de l’Inclupédie est qu’elle a été financée de manière alternative, en dehors des circuits financiers traditionnels, par le biais d’une plateforme de crowdfunding.

À l’occasion du lancement de l’Inclupédie, les membres de la CBTI bénéficient d’une promotion découverte, à savoir une remise de 20 € pour tout abonnement annuel souscrit entre le 30 mai et le 30 juin, moyennant un code promo que le secrétariat pourra vous communiquer sur demande. L’abonnement vous est ainsi proposé au prix de 100 € au lieu de 120 €.

Disponible dès le 30 mai 2023 sur www.inclupedie.eu
Pour obtenir le code promo : 

Fondée en 1955, notre association avait depuis lors installé son siège à la rue Montoyer, à Bruxelles, dans le quartier européen.

En raison des travaux effectués dans la rue Montoyer et de l’annonce de la démolition de notre immeuble, nous avons donc décidé de déménager.

Depuis le 1er avril 2023, c’est chose faite : notre nouveau siège social se situe désormais au boulevard de l’Empereur 10 à 1000 Bruxelles.

Ce bâtiment permet aux entreprises et associations d’y installer leur siège social tout en bénéficiant de services de support administratifs très utiles.

Notre adresse e-mail et notre numéro de téléphone restent inchangés.

Besoin de nous contacter ?

Chambre belge des traducteurs et interprètes
Boulevard de l’Empereur 10
1000 Bruxelles
Tél./Fax : +32 2 513 09 15

Heures d’ouverture :

  • Lundi, mardi et jeudi
    9:30-16:30
  • Mercredi
    9:30-13:00

Dans le cadre de notre partenariat avec la société ABC Soft, qui distribue l’outil Antidote en Belgique, les membres de la CBTI peuvent bénéficier d’une promo exceptionnelle du 15 mai au 30 juin 2023 : la licence Antidote 11 perpétuelle au prix de 99 euros au lieu de 119 euros et l’abonnement annuel à Antidote+ Personnel au prix de 49 euros au lieu de 59 euros.

Antidote, c’est quoi ?

Il s’agit d’un logiciel de correction grammaticale et d’aide à la rédaction en français et en anglais qui réunit un correcteur, dix dictionnaires, dix guides linguistiques, un prisme de révision, un prisme d’inspection et plusieurs autres outils.

Comment commander ?

Il vous suffit d’envoyer un e-mail à l’adresse  en indiquant vos coordonnées ainsi que le code promo communiqué par le secrétariat.

Une première rencontre organisée ce 18 avril 2023 a permis de dresser un état des lieux qui a fait apparaître la nécessité de composer avec cette nouvelle réalité, l’importance de compiler un maximum d’informations sur le sujet ainsi que l’utilité de faire preuve de proactivité pour ne pas avoir à agir dans la précipitation.

L’impact de l’IA se fait déjà ressentir dans le secteur de la traduction avec l’émergence de DeepL et Chat GPT, avec, à la clé, davantage de tâches de post-édition ou de révision pour les traducteurs.trices. Concernant l’interprétation, des projets d’interprétation automatique (Kudo) et de co-cabinier virtuel (U-Gent/Commission européenne) sont déjà bien avancés.

Plusieurs points d’attention ont également été répertoriés, à savoir la confidentialité des données, les aspects afférents à la propriété intellectuelle et à l’approvisionnement en données.

Quant aux attentes à l’égard de la CBTI, elles concernent principalement la mise sur pied d’un inventaire des produits disponibles avec un tableau comparatif, la compilation d’une série d’articles/conférences sur le sujet et l’organisation de formations afin de permettre aux traducteurs.trices et interprètes de maîtriser les nouveaux outils et surtout de sensibiliser leurs clients aux points positifs et négatifs que présentent ces innovations.

Si le sujet vous intéresse, n’hésitez pas à manifester votre intérêt en envoyant un message à : .

Dans la foulée de la réunion du 13 mars, le bureau du Forum des interprètes de la CBTI a adressé un courrier aux quatre LSP ayant remporté l’appel d’offres des ministères (SPF). Plusieurs points d’inquiétude ont été portés à leur attention :

  • Les modalités d’organisation des journées de travail
  • Les délais extrêmement courts pour la notification des commandes résultant du système en cascade et l’importance de fournir aux interprètes toutes les informations requises (sujet/lieu/document/type d’interprétation)
  • Les conditions de rémunération (indexation, délais de paiement)
  • Les conditions d’annulation

Le bureau du Forum a invité les LSP concernés à prendre l’initiative d’organiser une réunion afin de répondre aux inquiétudes exprimées par les interprètes ou à répondre par écrit à chacune des préoccupations émises. Le courrier met également en exergue la nécessité d’une collaboration constructive entre les différentes parties et souligne l’importance d’œuvrer, dès à présent, à l’amélioration du prochain appel d’offres dans 4 ans.

La CBTI a publié son rapport annuel pour l’exercice 2022. Celui-ci peut être téléchargé ci-dessous.